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Adresses et lieux divers - de plaisir, de partage, d'amitié, de repos également...


Rue [de la] Grange-Batelière, n° 10 - Paris - FRANCE

Selon la nomenclature des rues de Paris,

elle porte ce nom du fait de la présence d'une ferme, la grange batelière.



















N° 10, adresse parisienne et familiale d'Alfred TATTET

et haut-lieu de rendez-vous, soirées et fêtes diverses…

Quelques rappels...

Alfred Tattet avait d'abord recruté ses amis dans l'industrie et la finance. C'étaient les quatre frères Ternaux, Hippolyte et Alfred Mosselman, Ferray, Sallandrouze-Lamornaix, Edouard Manuel, les frères Bocher, etc. Mais il était si érudit et si lettré qu'il éprouva très vite le besoin de se créer des relations dans le monde des arts et des lettres. C'est Arvers, son condisciple de l'institution Massin, qui se chargea de le présenter à Alfred de Musset. Celui-ci le mit en rapport avec Guttinguer et Roger de Beauvoir, et puis vinrent à la ronde Achille Bouchet, Victor Roqueplan, Alfred Arago, Florimond Levol, Emile de Girardin, Romieu, Sainte-Beuve, d'Alton-Shée et son jeune collège à la Chambre des pairs, le comte Germain, qui pour rendre plus attrayantes les réunions de la rue Grange-Batelière, ne trouva rien de mieux que d'y amener sa maîtresse, la sémillante Virginie Déjazet.

[...]

Les compagnons de plaisir de la rue Grange-Batelière, suivant en cela l'exemple de leur amphytrion, avaient pris de bonne heure l'habitude de se repasser leurs maîtresses et de mettre tout en commun, jusqu'à l'argent. Je ne vois guère qu'Alfred de Musset qui, sous ce rapport, ait toujours fait bande à part, encore qu'il ait plus d'une fois eu recours à la bourse de Tattet pour payer ses dettes de jeu.


Passage avant le hall d'entrée


Aperçu du hall, depuis la courette intérieure


  

De part et d'autre dans le hall d'entrée de l'hôtel


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Ainsi, le soir, sur le coup de minuit, quand tout ce monde de viveurs levait le siège au Café de Paris, il ne faudrait pas croire que c'était pour s'aller coucher, comme les bons bourgeois du Marais. Ah ! mais non. A ce moment psychologique, on était sûr d'entendre dans le brouhaha la voix de Tattet ou celle de Guttinguer.

Le premier disait : "Qui vient souper rue Grange-Batelière ou à Bury ?" Le second : "Qui m'accompagne aux Lilas ou à la Terrasse ?" Cela dépendait du temps et de la saison.

Alors pendant que les autres dandys sautaient dans les fiacres qui stationnaient devant la porte et se faisaient conduire à Enghien ou Morfontaine, Alfred de Musset, Roger de Beauvoir, Belgiojoso, d'Alton-Shée, Chaudesaigues, Arvers, etc., emboîtaient le pas à Tattet ou à Guttinguer et filaient avec eux, qui sur Bury, qui sur Saint-Germain.

Disons tout de suite que Bury trouvait généralement plus d'amateurs que la Terrasse, parce que chez Tattet on pouvait emmener des filles, tandis que chez Guttinguer, quoique la dame du logis ne fût pas bégueule, il fallait se contenter d'en parler et d'en rire.

Mais avant de monter en voiture, Musset avait bien soin de s'approvisionner de cigares au bureau de tabac qui faisait le coin de la rue Laffite, - histoire d'échanger un dernier regard avec la demoiselle du comptoir, jolie blonde aux yeux provocants.

Léon Séché, Etudes d'histoire romantique : Alfred de Musset - L'homme et l'oeuvre, les camarades, Paris, Mercure de France, 1907.

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Voir aussi :

Alfred Tattet - Samois • Bury • La Madeleine • Manoir de Bonaventure • Rue du Mont-Thabor • Eglise Saint-Roch • Le Chalet Guttinguer…

« C’est un des plus beaux hôtels particuliers du 9ème arrondissement. Situé au n°10, rue de la Grange Batelière, il fut édifié entre 1760 et 1770 pour Michel le Duc de Bieville, dont les monogrammes LD et BV sont présents aux fenêtres de l’étage. Nolivos est le nom du surintendant des gardes françaises qui l’habita en 1785. Plus tard, le marquis de Lillers, chambellan de Napoléon 1er, en fit l’acquisition.

C’est dans cet hôtel qu’Alfred Tattet réunit Hugo, Sainte-Beuve, Nestor de Roqueplan autour de son ami Alfred de Musset, qui y donna la première lecture de Rolla.

Construit en pierre de taille, il est remarquable par son décor de guirlandes fleuries au-dessus des ouvertures du second étage, par ses élégantes ferronneries. Il faut passer le portail sculpté pour découvrir le vestibule cantonné de colonnes cannelées et de niches abritant deux statues à l’antique, une Diane et un berger, puis le bel escalier classique ».

Texte issu du site ==> http://paris.9.evous.fr (qui, manifestement, n’existe plus)


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