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Alfred de Musset

Statues d’Alfred de Musset


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Alfred de Musset et la Muse, Parc Monceau - PARIS - France


Petit historique anecdotique de la statue en question...

« On vient de placer à l'angle du Théâtre-Français, et l'on a inauguré le 23 février [1906], la statue de marbre d'Alfred de Musset qu'avait commencée Falguière et qui a été terminée par A. Mercié. L'auteur des Nuits y est représenté assis, tandis qu'une muse au dessus de lui, l'inspire. Alfred de Musset qui, depuis quelques années, est remis justement à la mode, a été fêté par toute la jeunesse littéraire et les admirateurs de son théâtre »*.

Il est à supposer que la statue a été déplacée car c'est aujourd'hui au Parc Monceau qu'on la trouve...

« Il faut voir Antonin Mercié travaillant jusqu'au dernier moment parmi les plâtres, les portraits de Musset, le maître sculpteur, avec le collet et les épaules tout blancs des éclats de marbre, surveillant les les derniers détails, guidant le praticien :

« Dessinez les yeux... un coup à la narine... Bien ! »

et regardant la figure du poète et celle de la Muse comme auréolées de soleil »*.


* J. Clarétie, La Vie à Paris. * Ibid.

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Ancien emplacement de la statue,

angle du Théâtre-Français,

aujourd'hui la Comédie-Française.

« Mme Lardin de Musset, qui vient de mourir, n'aura pas eu la joie qu'elle escomptait depuis si longtemps, de voir la statue de son père [sic] mise en place. Il y a des monuments qui ont la guigne ni plus ni moins que certaines gens. Celui de Musset est de ce nombre.

Commencé il y a tout près de vingt ans, Antonin Mercié qui en reçut la commande aurait eu le temps de l'exécuter dix fois dans cet intervalle, mais son esquisse était à peine terminée, que des difficultés s'élevèrent entre lui et M. Osiris, qui faillirent donner lieu à un procès. Je n'apprendrai rien à personne en disant que ce M. Osiris qui a pris à sa charge tous les frais du monument. Enfin les difficultés furent aplanies grâce à l'intervention du président du conseil municipal, et Mercié put se mettre à l'œuvre.

L'année dernière on a pu voir au Salon des Champs-Elysées l'admirable groupe en marbre blanc du Poète et la Muse. Il n'y eut qu'une voix alors pour en faire l'éloge. Cependant Mercié n'était pas tout à fait content de l'exécution. Le manteau romantique dans lequel est enveloppé le poète faisait à son avis un peu trop tablier sur les genoux. D'autre part la tête de la Muse n'avait pas encore l'expression qu'il rêvait. Il renvoya donc le groupe à son atelier où il est encore.

Or, pendant ce temps-là on agitait la question de savoir où serait érigé le monument du poète des Nuits.

On avait d'abord eu l'idée saugrenue de le dresser devant l'Eglise Saint-Augustin, mais l'emplacement ayant été attribué à la statue équestre de Jeanne d'Arc, on fut bien obligé de chercher ailleurs.

Vous pensez peut-être qu'on se rabattit sur le quartier des Ecoles. Que nenni ! La chose aurait été trop naturelle.

Le poète de la jeunesse ne pouvait pas avoir sa statue entre la place Saint-Michel et le Jardin du Luxembourg. Il aurait été trop bien dans son milieu.  Et chacun sait qu'à Paris les choses ne se passent pas comme ailleurs. Voyez plutôt où sont les statues de Victor Hugo et de Lamartine. Sous prétexte qu'ils sont morts à Passy, on les a chassés du centre de Paris où leur place était marquée dans l'esprit de tous ceux qui ont pour deux liards de bon sens.

Est-ce que la vraie place de Victor Hugo n'était pas le Parvis de Notre-Dame, et celle du monument de Lamartine, devant l'Hôtel-de-Ville ?


Eh bien, le monument d'Alfred de Musset aura le même sort que ses glorieux émules. Il sera érigé à une lieue de l'endroit où il devrait l'être.

M. Jules Clarétie racontait récemment que l'emplacement choisi par le Conseil municipal est la partie du Théâtre-Français qui fait angle avec la rue Saint-Honoré.

C'est à n'y pas croire, mais c'est ainsi : la Muse des Nuits remplacera le kiosque où les acteurs de la Comédie achètent ordinairement leurs journaux !

J'espère bien que la marchande des feuilles publiques sera autorisée à les vendre dans le dos de la Muse. De la sorte il n'y aura pas de terrain de perdu, l'utile sera joint une fois à l'agréable.

Qui donc a dit que les marbres appelaient la verdure ?

A Paris la verdure est faite pour les chalets de nécessité, et les statues qu'on n'exile pas sont mises dans les coins comme bouche-trou.

C'est navrant.

Décidément Mme Lardin de Musset a bien fait de mourir avant que fut inauguré le monument de son père [sic]. La dernière fois que je la vis, elle espérait encore qu'on lui accorderait

un emplacement convenable - et quelques-uns parlaient de l'ériger sur le terre-plein ombragé qui fait face au Théâtre-Français.

Mais il faudrait pour cela déplacer deux édicules dont un au moins est de première nécessité : le bureau d'omnibus et l'autre.

Or chacun sait que la Cie des omnibus n'est pas assez riche pour louer une boutique auprès de la Civette, et que par ce temps de maladie de vessie on ne saurait trop multiplier les colonnes Rambuteau ».


Annales Romantiques, 1905.

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